Création
2001
Doberman
On assiste dans cette nouvelle théâtrale au compte rendu tragi-comique d'une altercation entre deux automobilistes. C'est une pièce qui place le spectateur au coeur d'une fatalité dont il découvre la mécanique. La rencontre d'un futur assassin et d'une future victime dont le principal sujet de discussion est naturellement le futur accident et dont l'exposé se fait devant deux... futurs témoins.
C'est une pièce qui nous amène sur le trottoir de nos cheminements individuels où l'on s'apprête à traverser en bon ordre, dans les clous, sûr de son fait, mais où l'on marche dans la crotte d'un chien dont on tordrait volontiers le cou si l'on n'avait pas soi-même... le même chien. Ici, c'est au maître du chien qu'on en veut, à ce chauffard qui a failli..., "à ce petit merdeux" qui aurait pu détruire le passage protégé de notre existence. Alors chien ou pas chien, on demande des comptes, on s'explique entre hommes. Et là...
"Doberman" est une pièce sur nos peurs, celles qui nous poussent à habiller parfois la réalité des scénari les plus tragiques, jusqu'à ce que parfois cette fiction rattrape la réalité et bouscule notre vie. C'est une pièce où il apparaît qu'il semble bien difficile de se soustraire à soi-même. C'est une question sur la fatalité et sur notre hypothétique capacité à se jouer d'elle.
En bref, "Doberman" est une pièce drôle et qui a du mordant.